Ghisekin de Wete, natif de Gand, commencha son apresure le vingt cinqiesme jour de may l'an mil quatre cens soixante dix avec Philippot Truffin, paintre. Lequel Ghisekin se partit de son maistre le second jour de jullet l’an mil CCCC. LXXIII, et depuis à le procession ensivant revint avec sondit maistre. Et a parfait son apresure.

Du xxije jour de décembre l'an lxxiiij (1474). — Philippe Truffin, paintre, a confessé avoir marchandé et entrepris de faire aux curé et paroisciens de l’église et paroisce de Warchin, sur le pooir de ceste dite ville, une table d’autel contenant le grandeur de l’autel de ladite église et pour asseoir et servir à icellui autel, avec deux coulombes et deux anges, laquelle table doit estre semblable et non meins, tant de taille, de dorure et estoffeure comme de pourtraicture et autrement, que celle appartenant aux canonniers de ladite ville estant en l’église Ste Caterine en ceste ville, excepté que ès huisseries par dedens seront faictes deux ystoires de la Passion de Nostre-Seigneur, et par dehors quatre ymaiges selon que lesdits paroisciens vouldront, ou lieu de l’ystoire Ste Caterine qui est en ladite table des canonniers; à livrer ladite table, coulombes et anges, tout parfaict et achevé, en ladite cité endedens le jour de Pourcension prochain venant, pour et moyennant le prix et somme de sept livres de gros que lesdits curé et paroisciens en doivent et ont promis païer audit Philippe, et dont desjà ilz luy ont baillié et délivré la somme de trois livres de gros dont il se tient content; et le surplus se doit payer, est assavoir à la livrance de ladite table, deux livres de gros, et dedens ung an prochain après, les autres deux livres de gros; et à tout ledit marchié furnir et accomplir par la manière dite, ledit Philippe s’est obligé en corps et biens, sur cincq sols de paine.

Phelippe Truffin, paintre, a confessé avoir marchandé et emprins de faire aux curé el paroisciens de l'église et paroisce de Warchin, sur le povoir de cestedicte ville [de Tournai], une table d'autel contenant la grandeur de l’autel de ladiete église, et pour asseir et servir à icellui autel, avec deux coulombes et deux anges, laquelle table doit estre et telle semblable et non moins, tant de taille, de dorure el estoffure comme de pourtraiture, autrement que celle appartenant aux canonniers de ladiete ville estant en l'église Saincte-Caterine d’icelle ville, excepté que ès huisseries per-dedens seront faictes deux ystoires de la passion de Nostre-Seigneur, et par-dehors quattre ymaiges telz que lesdis paroisciens vouldront, ou lieu de l'Ystore sainct Autonne qui est en ladiete table des canonniers; à livrer ladiete table, coulombes el auges tout parfait et achevé en cestedicle cité en-dedens le jour de Pentecouste prouchain venant, pour et moyennant le pris et somme de vij livres de gros, que lesdis curé et paroisciens en donnent et ont païé audit Phelippe, et dont desjà ilz luy ont baillié et délivré la somme de iij libvres de gros, dont il se tient content, et le surplus se doit payer est assavoir : à la livraison de ladiete table, ij livres de gros, et dedens ung an prouchain après, les ij aultres livres de gros; et à tout ledit marchié furnir et à emplir par la manière dicte ledit Phelippe s'est obligié en corps et biens, etc., sur v solz tournois de peine.

Gillotin Sadonne, natif de Tournay, commencha son apresure le XVe jour de mars l’an dessusdit [1476 n.s.} avec son oncle Philippot Truffin, paintre. Lequel Gillotin se partit sans parfaire son apresure le XVIIIe jour de juing l’an mil CCCC. LXXVII. Et depuis est terminé de vie à trespas, pryes pour lui.

Piérart de Blaton et Fremin Descamps, ou nom et comme gliseurs [marguilliers] de l'église et paroisce de Warchin, et des paroisciens d'icelle paroisce, d'une part, et Phelippes Truffin, paintre, d‘aultre, pour de toute le altercacion et différend estant entre eulx à l’occasion d'une table d'autel que ledit Phelippes doit et a promis faire et levrer ausdis gliseurs et paroisciens pour servir au grant autel de ladiete église. Lesdis paroisciens maintiennent non estre telle ne si bonne que faire le devoit par les devises dudit marchié, et de tous intérests et despens que à ceste cause ilz povoient demander à l'encontre des circonstances el dépendences, se sont submis et rapportez, submettent et rapportent sur Enghérand de Hostelz, Lambert le Fèvre, Jehan Bacus el Gérard Haltées, esleus parlesdictes parties conjoinctement ensemble pour en faire visitacion et en appointer et ordonner du tout à leur discrécion, ordre de droit garder ou non, endedens le jour de Pentecouste prouchain venant, etc.

Noullet Régnault, natif de Tournay, commencha son apresure le XVIIIe jour d’octobre l’an dessusdit avec Haquinet le Bacre, paintre. Lequel Noullet se partit de son maistre le VIIIe jour de février l’an nul CCCC. LXXIX [1480 n. st. ]. Et depuis se remit avec Philippot Truffin pour parfaire et aussi avec ledit Bacre; lequel a parfait son apresure.

A Philippe Voisin, paintre, pour marchié à lui fait de estoffer trois ymaiges estans en la devanture de la halle des dits doyens, avec l’escu d’asur, les fleurs de lis, hachement et deux angles, avec les escus de Tournay, lesdites choses estoffées selon la devise sur ce faicte, 98 lb. ; — item, et aussy pour avoir, oultre sadite devise et marchié à lui fait, estoffé d’azur et d’or deux encorbelures qui sont assises sur les tabernacles du Roy, de la Reyne et l'imaige du petit Dieu, qui ne devoit estre que de sinopre, et faict ung drap de soye vermeil devens ledit hachement, seméz de couronnes d’or, pour lesquelles choses a esté ordonné de grâce, 7 lb. t. ; — et pareillement à Philippe Truffin, Haquinet le Baccre et aultres juréz du mestier stil des paintres, pour avoir visité tout ledit ouvraige et en avoir fait le rapport, leur a esté ordonné pour leur sallaire quarante solz tournois.

Jaquet Enghebert, natif de Harlem, lequel Jaquet avoit commenchié son apresure en ladite ville de Harlem avec son maistre Jacob Willemse, le nuyt Saint Jaque et Saint Christofle [24 juillet] l’an IIIIXX dix. Et pour pacomplir sadite apresure deuement, fut mis avec son maistre Philippes Truffin, paintre, le premier jour du mois de jullet oudit an IIIIXX XIII en payant les drois en manière accoustumée.

Pierechon du Ponchiel, natif de Cauphain, filz de Pierart, commencha son entrée d’apresure avec son maistre Philippes Truffin, paintre, le XVIe jour de mars oudit an Vc et ung [1502 n. st. ]. Lequel se party de sondit maistre de son consentement le XXVIIIe d’octobre l’an Vc deux pour parfaire son apresure avec Thomas le Clerc paintre demorant à Enghien.

Extrait de la vente du mobilier de Philippe Truffin : un Sainct George de bos doré, 70 s. ; — deux angèles tenant les armes de Chevrot, jadis évesque de Tournay, 5 s. ; — une ymage de Sainct Joseph, de bos doret, 23 s. 2 d. ; — ung Véronicle paint, 20 s. ; — ung personnage poinct au vif, 14 s. 2 d. ; — un autre, 55 s. 2 d. ; — un autre, 21 s. 2 d. ; — ung ymage de S. Anthonne, sur toille, 24 s. 2 d. ; — ung Crucefix enluminé, 24 s. ; — ung personnage point au vif, 57 s. 2 d. ; — ung chef de S. Jehan, 6 s. ; — ung tableau de Ste Barbe, 20 s. ; — ung tableau de S. Anthonne, 24 s. 2 d. ; — ung S. Georges poinct, 50 s. 2 d. ; une ymage de NostreDame, d’albastre, 6 s. 2 d. ; — ung tableau point de Nostre-Dame, 60 s. ; — une Offertore des Trois Rois, painte sur toille, 21 s. 2 d.